L'exposition permanente
de l'Affaire Dreyfus

L’exposition permanente consacrée à l’affaire Dreyfus que présente la Maison Zola/Musée Dreyfus est plus qu’une mise en espace narrative ayant pour objectif de « dire » et de «montrer » l’Affaire. La Maison Zola/Musée Dreyfus est bien sûr un musée d’histoire narrant l’événement à travers un parcours de documents, textuels et visuels, mais elle est avant tout un musée du présent L’exposition permanente consacrée à l’affaire Dreyfus que présente la Maison Zola/Musée Dreyfus est plus qu’une mise en espace narrative ayant pour objectif de « dire » et de «montrer » l’Affaire.

La Maison Zola/Musée Dreyfus est bien sûr un musée d’histoire narrant l’événement à travers un parcours de documents, textuels et visuels, mais elle est avant tout un musée du présent non seulement en vertu de cette évidence que le passé et sa connaissance éclairent le futur mais encore tant les questions que pose l’Affaire demeurent actuelles. « Dire » et « montrer » l’Affaire, c’est donc aussi s’interroger sur les questions vitales de la tolérance, de l’altérité, des droits des hommes et des femmes, de la laïcité, de la République et du rôle qui peut y être celui du citoyen et, comme le dit Pierre Bergé :

« De [la] lutte contre le racisme et l’antisémitisme, d[u] combat pour la justice et pour l’égalité ».

L'exposition permanente de l'Affaire Dreyfus

L’exposition permanente consacrée à l’affaire Dreyfus que présente la Maison Zola-Musée Dreyfus est plus qu’une mise en espace narrative ayant pour objectif de « dire » et de « montrer » l’Affaire. La maison Zola-Musée Dreyfus est bien sûr un musée d’histoire narrant l’événement à travers un parcours de documents, textuels et visuels, mais elle est avant tout un musée du présent non seulement en vertu de cette évidence que le passé et sa connaissance éclairent le futur, mais encore tant que les questions que pose l’Affaire demeurent actuelles.

« Dire » et  « montrer » l’Affaire, c’est donc aussi s’interroger sur les questions vitales de la tolérance, de l’altérité, des droits des hommes et des femmes, de la laïcité, de la République et du rôle qui peut y être celui du citoyen et, comme le dit Pierre Bergé :

« De [la] lutte contre le racisme et l'antisémitisme, d[u] combat pour la justice et pour l'égalité »

LE COMBAT POUR L’HUMANITÉ SE RÉSUME TOUJOURS EN UN COMBAT POUR UN INDIVIDU
Alfred Dreyfus, marié et père de deux enfants, n’avait qu’un souci – le bonheur simple et quotidien – et qu’un but :

servir sa patrie. Se considérait-il Juif engagé, Juif militant ?
On n’en trouve aucune trace dans son comportement ni dans ses lettres.
Même durant son exil sur l’île du Diable, il ne lui vint jamais à l’idée que son tourment était lié à sa judéité.
Pour lui, il s’agissait d’une erreur judiciaire.
Pourtant, c’était cela.
Cent ans après avoir obtenu l’égalité des droits civiques – en 1791 – les cent mille juifs de France devaient faire face à une violente recrudescence antisémite. On y trouvait toutes les aberrations que les ennemis du peuple juif, depuis deux mille ans, répandent à travers le monde. A la fois riche et pauvre, croyant et hérétique, paresseux et laborieux : le juif est une caricature d’homme.
Un parlementaire déposa en 1891 un projet de loi exigeant l’expulsion de tous les juifs, un abbé prêcha la réouverture de ghettos ; d’autres demandaient leur extermination. “ Mort aux juifs ”, criait-on bien avant le procès Dreyfus. Pourquoi, ne trouvant pas le coupable, désigna-t-on Dreyfus ? Parce qu’il était le seul officier juif à l’état-major.
Le tournant vint avec Émile Zola et son appel historique. Cet écrivain couvert d’honneur n’hésita guère à tout risquer – y compris sa liberté – parce qu’il ne pouvait tolérer l’idée qu’un innocent se trouvât en prison.
Le ministère de la Justice ouvrit une enquête contre lui. Et le procès eut lieu. Et il fut déclaré coupable.
Et, dans la rue, la foule hystérique hurlait : « À bas Zola ! À bas les juifs ! »
En 1906, après une nouvelle enquête, Dreyfus fut réhabilité.
L’Affaire Dreyfus restera comme un grand moment de l’histoire de France. Elle a galvanisé des hommes et les a ouverts à la fraternité. Depuis l’Affaire, les « intellectuels » se considèrent engagés. Depuis l’Affaire, on se rend compte que le combat pour l’humanité se résume toujours en un combat pour un individu.
Cent ans après, n’est-il pas temps de consacrer un musée à Alfred Dreyfus et à l’Affaire et n’est-ce pas symbolique de le construire dans la maison d’Émile Zola ?

Élie Wiesel

POUR UN MUSÉE VIVANT CONTRE L’INJUSTICE ET L’INTOLÉRANCE
Porter l’avenir.

Voilà le sens de la création d’un musée Dreyfus dans la propriété d’Émile Zola, à Médan.
Là, un homme de lettres en pleine gloire a su, par ses engagements courageux, au péril de sa liberté et de son honneur, infléchir le cours de la justice pour sauver un innocent.
Dans l’enceinte de cette maison encore animée par la plume combattante de Zola, un espace doit être consacré à ce que fut l’Affaire, à ce que, pour l’avenir, elle signifie : lutte contre les racismes et l’antisémitisme, combats pour la justice et l’égalité.
C’est un grand et magnifique projet qui me tient particulièrement à cœur.
Yves Saint Laurent et moi-même avons voulu que ce lieu existe ici afin que vivent longtemps dans la mémoire de tous les leçons d’un moment dramatique de notre histoire moderne, un épisode qui a remué le monde bien au-delà des frontières de l’Europe.
Pour la vigilance contre l’oubli ; pour la mémoire contre l’ignorance ; pour le savoir contre la récidive :
à Médan seront transmis les enseignements de l’affaire Dreyfus.
Seul lieu au monde à lui être dédié, et par là même porteur des inaliénables valeurs de tolérance et de respect qui sont attachées à ce nom, le Mémorial musée Dreyfus a pour vocation d’être un pôle d’excellence, un centre de ressources et de réflexions pour l’histoire contemporaine, le journalisme politique, les Droits de l’homme. Il est appelé à un rayonnement mondial.
Grâce au soutien de l’État et des collectivités territoriales, ce projet initié et porté par l’Association Maison Zola
Musée Dreyfus a pu voir le jour.
Véritable entreprise d’intérêt général, sa mise en œuvre requiert aussi le concours actif et efficace de partenaires et de mécènes privés afin que sa réussite et sa pérennité soient les plus grandes possibles.

Pierre Bergé