Émile Zola, en 1878, a acquis la célébrité.
Il cherche une maison tranquille et est attiré par le charme de Médan.
Le succès de L’Assommoir va lui permettre cet achat :
« J’ai acheté une maison, une cabane à lapins, entre Poissy et Triel, dans un trou charmant au bord de la Seine, 9 000 francs, je vous dis le prix pour que vous n’ayez pas trop de respect. La littérature a payé ce modeste asile champêtre. »
Lettre à Flaubert, 9 août 1878
Il faut un lieu où, dans le silence, il écrira Les Rougon-Macquart, Histoire naturelle d’une famille sous le second Empire, dont il a déjà publié huit des vingt livres que comportera le cycle.
J’ai eu la toquade de faire bâtir… Je surveille mes ouvriers. C’est moi qui suis l’architecte. J’aurai un cabinet de travail très vaste.
Lettre à Edmond de Goncourt, Médan, 14 octobre 1878
Ce titre a été choisi par Maupassant, Huysmans, Hennique, Céard et Alexis, les jeunes écrivains réunis autour de Zola pour ce recueil collectif : il rend hommage au chef de file du Naturalisme, mais aussi, plus discrètement, à l’excellente maîtresse de maison qui les reçoit souvent à Médan, Alexandrine Zola.
Par vingt-quatre achats successifs, la propriété passe de 1 600 à 41 909 m². Le jardinet devient parc. De l’autre côté de la voie ferrée, un pré puis Zola entreprend l’achat de deux hectares et demi dans l’île du Platais sur laquelle il fera construire un chalet : « Le Paradou ».
Commencé en 1880, le chalet édifié dans l’île permet des parties champêtres. Les invités s’y rendent sur la barque « Nana ».
En janvier 1882, Zola s’occupe de l’installation d’un puits dans la cour de la cuisine. Il fait construire un pavillon pour y recevoir son éditeur Charpentier, puis une maison pour son jardinier, une ferme pour ses bêtes et une serre pour ses fleurs.
Maison et œuvres grandissent au même rythme. L’argent de Germinal (1885) sert à un nouvel agrandissement. Zola reprend son rôle de chef de chantier.
Puis il s’occupe de la décoration intérieure : mosaïque de salle de billard, vitraux réalisés par Baboneau, chapiteaux historiés, lanternes…
C’est aussi à Médan que Zola s’éprend de Jeanne Rozerot et commence une nouvelle vie, illuminée par l’amour de la jeune lingère. Cette même année 1888, il s’initie à la photographie. Il impressionnera une multitude de plaques, au moyen de ses appareils de formats différents.
En 1888, la propriété de Zola est achevée. Elle symbolise sa réussite dans le monde des lettres, la fortune acquise par un labeur acharné. Sa maison reste le lieu de son travail car il se veut fidèle à sa devise : pas un jour sans une ligne. Cependant, il aime à y recevoir ses amis et ses proches.
Une partie du mobilier de la maison de Médan et trois hectares de terrain sont vendus par Alexandrine, la veuve de l’écrivain.
Alexandrine Zola fait don à l’Assistance Publique de la maison. Elle exprime le désir que la demeure de l’écrivain soit conservée : « dans son état actuel dans la mesure du possible ». La Fondation Zola installe, dans la maison, une pouponnière pour enfants convalescents
À l’initiative de Denise Le Blond-Zola, fille de l’écrivain, un projet de musée est élaboré, interrompu par la guerre
L’Hôpital de Poissy y ouvre une école de cadres pour infirmières. Le projet d’un musée est néanmoins maintenu.
En 1978, le Syndicat interhospitalier de l’Ile-de-France établit un organisme de formation permanente
Création de l’Association du Musée Émile Zola présidée par Maître Maurice Rheims.
La Maison d’Émile Zola est ouverte au public, le 6 octobre.
Création de l’Association pour le Rayonnement de l’œuvre d’Émile Zola présidée par Pierre Bergé qui signe un bail emphytéotique avec l’Assistance Publique.
Fermeture de la maison au public.
Début des grands travaux de restauration
La maison sauvegardée retrouve son visage d’autrefois avec la reconstitution de la toiture en terrasse et de la balustrade de la Tour Germinal. Les intérieurs sont restitués tels qu’ils l’étaient du temps de l’écrivain.
Réouverture de la Maison Zola au public et du Lazaret (création de l’Assistance Publique) réaménagé en Musée Dreyfus.